Jérôme Cahuzac a-t-il réussi son exercice de communication? Pour le préparer, il a fait appel à la même conseillère que Dominique Strauss Kahn, Anne Hommel. Mais leurs premières interviews face aux accusations s'avèrent très différentes. Décryptage.
En intervenant à la télévision, mardi, Jérôme Cahuzac a-t-il réussi son coup de communication? Sa démarche, en tous cas, rappelle fortement celle de Dominique Strauss-Kahn, en 2011, sur le plateau de TF1. Rien d'étonnant: les deux hommes ont fait appel à la même conseillère en communication. Mais leurs stratégies sont différentes.
Plates excuses
Jérôme Cahuzac choisit de plates excuses à l'américaine, à l'instar de Bill Clinton. "Ce que j'ai fait ne correspondait pas à ce que la morale élémentaire m'aurait commandé de faire", a ainsi déclaré l'ancien ministre du Budget face à Jean-François Achilli.
Une repentance dans les mots et l'attitude. "Il n'a pas de cravate, le ministre n'était plus là", analyse Jacques Séguéla, publicitaire et co-fondateur de l'agence Havas. "C'était catholique, c'était religieux, c'était une confession, il était à confesse", poursuit-il.
Un exercice auquel DSK avait échoué. "Dominique Strauss-Kahn n'avait pas été bon. Il n'avait pas fait passer l'élan de sincérité dans la sobriété et la retenue, à l'inverse de Jérôme Cahuzac", estime Jacques Séguéla.
"Il parlait de quelqu'un d'autre que lui"
Mais la prestation de l'ancien ministre, soigneusement préparée et mesurée, apparaît même trop contrôlée pour certains analystes.
"On pouvait être surpris de voir l'interview ponctuée de sourires", juge pour sa part Ghyslaine Pierrat, conseillère en communication politique et économique.
"C'est tout son destin qui bascule et par moments, j'avais presque l'impression qu'il parlait de quelqu'un d'autre que lui".
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