mardi 7 octobre 2014

Séguéla ou l’audace du cœur par Mathilde Aubinaud

Blog : 

la saga des audacieux


Une personnalité forte et entière, des campagnes politiques, un regard iconoclaste et novateur, un auteur talentueux… Jacques Séguéla incarne l’audace. La Saga des Audacieux est partie à la rencontre du publicitaire, dans son bureau chez Havas.


« L’intelligence de ceux qui n’en n’ont pas », avec un sens certain du terme idoine, Jacques Séguéla définit l’audace. Nous voilà partis, au travers des mots et des anecdotes savoureuses à la rencontre d’un univers toujours plus culotté. Cette notion d’audace est, pour le publicitaire, éloignée des sphères du pouvoir « il n’y a plus d’audace en politique ». Contrairement à ce qui est dit, « un ex-président qui se représente, c’est normal, il veut achever sa tâche », déclare-t-il.

L’audace s’épanouit-elle davantage en société ? « Celle-ci est jugulée par la crise », les jeunes générations en sont paralysées ne croyant plus ni à l’entreprise, ni à la politique. Pourtant, les espoirs sont là. Émergent des tendances, comme celle de la société «collaborative ». Pour l’homme de la pub, le culot est « technologique ». Il affirme que l’audace actuelle se place sur le plan technologique.

Coluche, Gainsbourg, Dac, Prévert, Dali sont des figures audacieuses pour Jacques Séguéla. S’il loue ces personnalités phares, il note, amer, que l’audace est devenue un fond de commerce « pour renflouer sa notoriété» à l’image d’un BHL, « chemise ouverte jusqu’au nombril » lance-t-il. L’audace peut aussi n’être qu’artifice. Quand elle « est factice, c’est qu’elle n’ose pas utiliser son vrai nom : la com. »

Pour lui, la seule audace qui importe c’est celle « du cœur, avec ses tripes, sans but lucratif », celle-ci ne serait que « la volonté de crier, un cri intérieur ».

Mais qu’en pense Jacques Séguéla en tant que publicitaire ? Son métier exige-t-il ce tempérament ? Oui, résolument ! « Elle s’applique à la publicité. Elle se doit d’étonner, de provoquer, de créer un choc sans trop choquer, savoir jusqu’où aller trop loin, c’est la limite de la pub. Elle crée pour vendre ». Alors lui-même a aussi apporté en « faisant avancer [son] métier »

« Dire ce que je pense » en ajoutant tout de suite une nuance : « mais je ne pense pas tout ce que je dis », affirme-t-il en souriant. La sincérité est clé pour lui. Le fils de pub explique qu’arrivé « à un certain âge », tout peut se dire. « Je n’ai plus beaucoup de temps pour dire mes vérités qui n’engagent que moi et qui ne sont pas à prendre à la lettre mais à l’esprit ». Il avance, sans regret car « la vieillesse commence quand les regrets l’emporte sur les rêves ». Et justement, il se prend à rêver d’une « France ressuscitée ». il s’engage sur des sujets qui le touchent comme l’éducation. Il évoque ainsi Blake Mycoskie, le fondateur de TOMS. Avec le programme One for One, ce dernier fournit des chaussures puis aussi des lunettes au plus défavorisé. « C’est l’audace de faire »,considère le publicitaire.

Alors, oui Jacques Séguéla est résolument un audacieux !

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