L'histoire de Citroën, devenue PSA, est riche en rebondissements. Le groupe a toujours accordé une place importante à son image. En presque cent ans, il compte de nombreux coups publicitaires innovants. Et ce, même en temps de crise...
Dès sa création en 1919, Citroën mise gros sur la publicité et la communication. Son objectif : marquer les esprits durablement. Jouets pour enfants en 1923, ballets d'avions qui tracent « Citroën » avec une fumée blanche dans le ciel de Paris à l'occasion du Salon de l'auto de 1922... L'opération la plus emblématique de l'époque reste l'affichage de la marque sur la tour Eiffel, entre 1925 et 1935. C'est la seule entreprise à l'avoir fait, mais cela a un prix. Ces campagnes au budget pharaonique sont en partie responsables de la faillite de Citroën en 1934.
Cinquante ans plus tard, le groupe s'est refait une santé financière et décide de repartir dans les gros coups de pub. On fait appel à l'agence de Jacques Séguéla pour réaliser la célèbre réclame des « chevrons sauvages ». Budget : trois millions de francs, un tournage en Australie et aux Etats-Unis, et Julien Clerc en bande-son.
L'objectif est atteint. Les années qui suivent les Citroën se vendent mieux que les Peugeot et les Renault. L'investissement massif dans la publicité vaut au groupe d'être critiqué. Antenne2 y consacre un reportage, où l'on peut entendre : « Trois millions de francs pour dynamiser la famille Citroën, l'équivalent de 6300 années de travail pour un smicard. »
En 1986, PSA fait réaliser un autre spot marquant pour l'AX... sur la muraille de Chine !
C'est la première entreprise à réaliser ce tour de force. Il aura fallu six mois de négociations et un budget de trois millions de francs. Pour l'occasion, PSA s'offre une nouvelle fois les services de l'agence de Jacques Séguéla et fait appel à Raymond Depardon pour la réalisation.
En période de crise, le groupe cherche toujours à soigner son image. PSA a ainsi proposé début 2013 au chroniqueur et humoriste Didier Porte d'être la voix d'une nouvelle publicité, moyennant un cachet de 340 000 euros.
Mauvaise pioche. Sa réaction ne s'est pas faite attendre : « Peugeot licencie à tour de bras, ils vont supprimer 6000 emplois, fermer l'usine d'Aulnay-sous-Bois, et ils sont prêts à lâcher 400 000 boulards à un gauchiste pour une poignée de spots radio à la con ! Ah, elle est bien gérée, la boîte ! ».
Est-il décent de continuer à investir autant dans la pub en temps de crise ?
La question ne date pas d'hier puisqu'un journaliste de Ouest-France la pose à l'occasion de la sortie du spot des chevrons sauvages, en 1986 : « Quand une société a besoin de vendre, ce n'est surtout pas de ce côté là qu'il faut tailler », a répondu la direction de l'époque.
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