lundi 7 octobre 2013

Travail dominical : « Il est urgent de refaire un point afin de sortir de ce bazar »

Par Public Sénat


En 1991 déjà, la Loi Doubin, du nom de l’ancien ministre du commerce, visant à assouplir l’ouverture des commerces le dimanche, et qui encadrait le travail dominical, avait provoqué l’ire des syndicats. Des groupes de pression en faveur du travail dominical, avec pour figure de proue, le publicitaire Jacques Séguéla, avait pris comme symbole le Virgin mégastore des Champs-Elysées.





En 1991, Michèle André, était secrétaire d’Etat chargée des Droits des femmes dans le gouvernement Rocard, la sénatrice du Puy-de-Dôme, revient sur ce long combat : « En tant que ministre des Droits des Femmes, je me souviens de furieux échanges, sur le travail dominical et le travail de nuit, Ce sont des points qui se ressemblent, et qui questionnent le travail des femmes et donc les répercussions sur les familles ». 

Sa position n’a pas changé, elle déclare : « Ma position, est de permettre le travail dominical uniquement si c’est obligatoire et nécessaire, bien évidemment, il faut qu’il soit indemnisé comme tel, car ce n’est pas normal pour les individus ». Et de préciser : « Cette question du travail dominical dans les magasins et la vente, se pose encore, car la Loi Maillé a été mal faite, il est urgent de refaire un point, afin de sortir de ce bazar ».

Alors que le Virgin megastore, a annoncé le 17 juin dernier, sa liquidation judiciaire, le travail dominical dans les zones touristiques reste le point le plus épineux de cette Loi. « Sans aucun doute, la question se pose dans les zones touristiques, comme en Ile de France, par exemple, mais s’il y a autant de problème c’est que la loi est mal faite ».Puis elle ajoute : « Si les grands magasins, sont prêt à débourser 120 000 euros d’astreinte, alors cela est vraiment indécent, et il faut une loi qui soit vraiment efficace ».

« Pour le travail dominical, il faut des salariés volontaires, qui ne subissent aucune pression à l’embauche. Je ne suis pas une adepte du travail dominical, alors que les liens familiaux sont distendus, le besoin d’être avec sa famille, ou se reposer le dimanche est primordial » constate-t-elle.

Elle va plus loin en affirmant : « Nous devons renforcer le lien social avec les syndicats, prendre en compte les accords de branche, afin de répondre une bonne fois pour toute à cette question ».

« On n’achète pas un salon, comme une baguette de pain »

Isabelle Debré UMP, sénatrice des Hauts-de-Seine, rapporteuse de la loi, sur le travail du dimanche aime à rappeler : «j’avais proposé un amendement, au Sénat pour permettre aussi aux commerces de bricolage ou d’équipement de maison d’ouvrir le dimanche, avec des accords de branche suffisamment protecteurs pour les salariés ».

Pour elle l’objectif d’une concertation nouvelle doit permettre : « de donner plus de liberté, à condition que cette liberté n’entraîne pas de pression pour les salariés. Il y a trois points essentiels : une majoration de salaire, un repos compensateur, et le droit au refus sans sanction ». Elle conclut : « On ne doit pas traiter le dimanche comme un jour normal, c’est le jour spécifique pour les achats réfléchis, on n’achète pas un salon comme une baguette de pain ». Avec malice, elle ajoute que selon la législation : « Tous les magasins peuvent ouvrir les dimanches, à condition qu’il n’y ait pas de salariés embauchés, comme cela est le cas pour les entrepreneurs ou les artisans, et entreprises familiales ».

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