jeudi 3 mai 2012

ENTREPRENDRE




VOTEZ POUR VOUS 

J’ai profondément aimé François Mitterrand. La première fois que je l’ai vu, il m’apprit les arbres. Et ma vie s’est faite plus curieuse de tout ce qui m’entoure. La seconde, il m’a enseigné le futur, j’allais finir le XXe siècle sans ne rien comprendre de ce qui nous attend. La troisième fois il m’a parlé des hommes, j’ai compris, moi le singulier, le sens du mot pluriel. 

J’ai cru en Lionel Jospin. Cet être de rigueur, cette vertu si rare en politique, cet être de raison si absente du monde d’aujourd’hui, cet être de justice qui en fait sa règle de pensée et de vie. 

Mais je ne reconnais plus cette gauche que j’ai tant aimée, tant défendue, tant servie. Est-ce cette trop longue absence de pouvoir qui a vu fondre sa générosité et son audace, sa perspicacité et son humanité, son romantisme et son humanisme. Qu’est elle devenue en une décennie, pourquoi tant de haine pour tout ce qui n’est pas elle, tant de mépris pour tous ceux qui se ne sont pas, ou plus, ses amis ? Pourquoi tant de sectarisme face à l’ouverture du monde, tant de volonté mal placé à poursuivre ses erreurs, tant d’aveuglement perpétré face aux réalités du temps. Et ce déni de crise d’une gauche qui refuse de voir la réalité en face et préfère nous précipiter sur le chemin de la Grèce que celui de l’Allemagne. 
Il est des scrutins qui changent la vie. Nous n’en avons pas connu depuis 81 et cette libération des esprits, des énergies, des envies, des idées qu’il a déclenché. Notre gauche rongée par son aigreur populiste, paralysée par sa fuite économique n’est plus celle de la marche en avant mais de la marche arrière, plus celle de la France qui crée mais qui maugrée, plus celle des projets mais des rejets, plus celle de l’avenir mais du passé. Comment lui confier notre destin ? Comment accepter ses alliances funestes et partisanes qui bradent avec l’une notre énergie nucléaire et pactise avec le programme révolutionnaire et suicidaire de l’autre. 
La France est à la croisée des chemins : gérer ou dilapider, réagir ou subir, se battre ou se faire battre, se réformer ou se calfeutrer, s’unir ou se diviser. 
Nous sommes en guerre économique contre le monde et contre nous-même, comment confier l’avenir de nos enfants à un parti qui n’a pour projet que de renouer avec ses mauvais démons : retraite à 60 ans, 35 heures, embauche de fonctionnaire, retour à l’assistanat, mépris de l’équilibre budgétaire. Et ses mauvaises manières : épurations des corps de l’état, opposition, de la réussite et du laisser aller, du travail et du laisser faire, des riches et des pauvres, des élites et du peuple cette fracture sociologique que veut nous imposer la gauche unie. 
Ce vote n’est pas un simple geste idéologique mais l’engagement d’un peuple entier à se donner les moyens de sortir de la pire crise qu’il n’ai jamais vécue. Ce genre de bataille se gagne dans le rassemblement, comment retrouver notre productivité, notre confiance en nous, notre volonté d’entreprendre, sans mobilisation générale de toutes les forces de notre pays. Dans tous ses moments tragiques, l’union fait la France. 
On ne sort pas d’un tsunami économique mondial, en ouvrant les coffres de l’Etat, en cédant aux pressions, en prônant le changement pour le changement. La France souffre mais elle n’est ni le Portugal, l’Espagne, l’Italie, la Grèce ou l’Angleterre, nos salaires, nos retraites, nos prestations sociales, nos bourses d’étudiants n’ont pas diminués. Notre pouvoir d’achat lui-même a augmenté chaque année. A l’opposé de nos voisins qui tous nous envie, nous avons évité la récession et baissé notre déficit, freiné notre baisse de croissance, limité la détérioration de nos emplois. Notre seule chance de redressement est de poursuivre celui engagé. Quel drôle de peuple nous sommes, prêts à changer de monture au milieu de guet, à saccager 5 ans d’efforts au profit de 5 ans d’incertitude, à mettre en question sa sécurité, ses finances, ses réformes pour le rêve mi-socialiste mi-révolutionnaire d’une autre France. Mais laquelle ? 

Il est vain de croire que l’anti sarkozisme est une politique, ce n’est qu’une polémique. Cette élection est un choix d’avenir qui exige du vainqueur l’engagement pas l’effacement, la volonté pas l’ambigüité, l’expérience pas la déficience, la force pas la faiblesse, le courage pas l’esquive. A commencer par ce refus si symptomatique de François Hollande des 3 débats que lui propose son adversaire. Certes, Nicolas Sarkozy a sa part d’erreur, l’opposition comme la presse n’ont cessé de les hypertrophier jusqu’à la caricature. Il n’empêche, son bilan n’est pas à juger sur la forme mais sur le fond. Internationalement, il a été, de l’aveu même de ces confrères de sommets internationaux, le dirigeant qui a le mieux pressenti la dureté et la longévité de la crise et a su l’endiguer, en vrai leader. 
Où serions-nous s’il n’avait pas garanti, les dépôts bancaires. Qui serions-nous sans l’urgence qu’il a fait aujourd’hui partager à ses pairs, de réformer l’Europe et la rendra intergouvernementale. Que serait l’harmonie du monde sans ce G20 qu’il a su imposer ? Que serait la Géorgie devenue s’il n’avait décidé la Russie à stopper son invasion. Que serait la Libye et son massacre de Benghazi. Et la Côte d’Ivoire en proie, elle aussi, au même style de tyran sanguinaire. 
Et chez nous que serait notre pays sans les réformes de la retraite, de la justice, des universités, de la sécurité, du service minimum, du RSA... 

Le mano à mano du second tour scellera le scrutin. Mais son résultat n’appartient pas aux deux protagonistes mais à nous. Quelle France voulons-nous, celle de la compétitivité ou de la passivité, celle d’une Europe repensée, réorganisée, rénovée, ayant remis la politique en son centre ou d’une Europe livrée à sa paperasserie et ses fonctionnaires bruxellois, ses portes ouvertes au vent de l’immigration de masse, son commerce réduit par des importations non maitrisées, son goût de l’oukhase, son penchant congénital à la réglementation massive. 

Quel projet, quelle ambition, quel avenir espérons nous. Celui du talent et de l’allant, de l’imagination et de l’innovation, de la rigueur et de la vigueur ou celui de la frilosité et la morosité, de l’extrémisme et du populisme, du venin et du déclin. 

Nous voici au moment de vérité, celui du vote utile non pour tel candidat mais du vote utile pour la France. A chacun son choix, le mien s’est fait du jour où Nicolas Sarkozy, d’une entrevue avec Poutine, a stoppé la guerre de Georgie. De cette fin d’après-midi où il prit seul, avant d’en référer à Angel Merkel ou Gordon Brown, la décision de couvrir nos banques et nous évita la faillite. Du moment où il refusa de céder à la rue, comme l’avaient fait ses prédécesseurs, et imposa l’incontournable réforme de la retraite. De l’heure où il prit la décision d’intervenir en Cote Ivoire et plus tard en Libye pour permettre l’instauration de cette plus belle idée depuis l’invention du bonheur : la démocratie. Je crois en sa vision des défis du monde. Les méfaits de l’inéluctable mondialisation se maitrisent par les idées non par les dénis. Par l’innovation non la régression, l’action non la soumission. La crise n’est pas derrière mais devant nous. La Grèce, l’Espagne sont à nouveau au bord du gouffre prêtes à nous entrainer dans leur chute. Comment imaginer La France dirigée par un trio Hollande-Mélenchon-Joly. Prendre le risque de s’en remettre à l’inexpérience teintée de révolutionnarite aigue est-ce vraiment raisonnable ? Un tu le tiens vaut mieux que deux tu l’auras ! 

J’ai attendu de la campagne de l’opposition qu’elle nous propose une alternative fiable et finançable. Je n’ai eu en réponse qu’un programme qui n’est pas un projet, qu’une facture qui n’est pas solvable, que des incantations qui ne sont pas des solutions. Je ne serais donc pas des 22% des Français qui dimanche ne décideront de leur vote que dans l’isoloir. Le mien est déjà scellé depuis 5 ans. Et les 5 ans à venir.




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